POURQUOI L’ANNEE DES PROFESSIONS FINANCIERES ?

 
 
 
Edmond ALPHANDERY Ancien Président du Centre des Professions Financières
 
 
 
Le lancement de ce premier numéro de « l’Année des Professions Financières » est pour nous une aventure ambitieuse et exigeante. Elle s’est imposée au Centre tant la réalité humaine et économique de notre profession est mal comprise. Les professions financières sont trop méconnues en France non seulement de l’opinion publique, mais même des décideurs économiques qui n’en perçoivent pas toujours l’importance dans le bon fonctionnement de notre économie. Au-delà de ceux qui y travaillent, l’univers des professions financières concerne également les responsables des formations qui préparent aux métiers de la finance d’aujourd’hui et surtout de demain. Il ne peut que susciter l’intérêt, et peut-être surtout des jeunes générations pour lesquelles ce secteur est riche d’opportunités pour des métiers nouveaux et en perpétuelle évolution.
 
 
Si l’Année des Professions Financières ne devait atteindre qu’un objectif, ce serait bien celui d’être la passerelle entre les professionnels de géné- rations et d’horizons différents, entre les enseignants et leurs étudiants et enfin entre tous les responsables de ce secteur et les leaders d’opinion.
 
 
Conçu dès l’origine avec le concours technique de la Revue d’Economie Financière que nous tenons à remercier de son accueil et de sa compréhension, le premier numéro de l’Année des Professions Financières se présente sous la forme d’un tiré à part de cette revue dont le contenu éditorial est d’ailleurs défini sous la seule responsabilité du Centre. Notre publication bénéficie du concours d’éminents spécialistes qui ont accepté de rejoindre le Comité de rédaction présidé par Denise FLOUZAT, et dirigé par Pierre-Henri CASSOU.
 
 
Ne voulant pas tomber dans le travers académique tout en répondant à l’exigence d’une réelle qualité rédactionnelle, l’Année des Professions Financières ambitionne d’être ouverte sur toutes les professions du secteur financier dans le souci de favoriser la transversalité, notamment ALPHANDERY 5 22/05/06, 9:21 6 l’échange d’expériences, ainsi que l’expression de la diversité, du dynamisme et de la créativité de ces acteurs. L’Année des Professions Financières se propose d’être aussi un trait d’union entre le monde académique (dans la diversité de ses filières de formation et de recherche) et la communauté de professionnels qui représentent, faut-il le rappeler, près d’un million de personnes en France.
 
 
Loin d’être inféodée à une quelconque école de pensée, l’Année des Professions Financières souhaite éclairer l’avenir sans a priori, en rendant compte des mutations qui caractérisent les professions financières, des débats de fond qui les animent et des défis qu’elles doivent chaque jour relever (l’emploi, l’environnement concurrentiel globalisé, la réglementation croissante, les enjeux technologiques et commerciaux...).
 
 
L’Année des Professions Financières favorisera l’expression de tous les acteurs du secteur financier, qu’il s’agisse des associations professionnelles d’entreprises, d’associations professionnelles d’individus ou des nombreuses associations amicales qui forment le tissu bien vivant du secteur financier. Elle doit être une tribune, la plus large et la plus libre dans son expression, pour le monde de la recherche et de l’enseignement, et plus généralement du « mouvement des professions financières ». Cette démarche n’a pas à ma connaissance de précédent en France.
 
 
S’il est d’usage de ranger dans ces dernières l’ensemble des collaborateurs des établissements bancaires, des sociétés d’assurance, des sociétés de gestion de portefeuilles et des entreprises d’investissement, on pense moins souvent à y inclure les acteurs du conseil (auditeurs, avocats, notaires...), les responsables des fonctions financières des entreprises du secteur privé, les collaborateurs des activités financières à caractère public (sécurité sociale, collectivités publiques...). Au fil des prochains numéros, c’est cette réalité qui sera analysée avec la volonté de faire apparaître moins ce qui sépare ces professions les unes des autres que ce qui les rapproche.
 
 
L’Année des Professions Financières intéressera aussi bien le chercheur désireux d’étendre son champ d’investigation que l’étudiant désireux de savoir ce que recouvrent les professions financières, les opportunités qu’elles peuvent lui offrir, les sources d’information. Le professionnel y trouvera quant à lui matière à croiser les expériences, à découvrir les lignes de force qui modifient les conditions d’exercice de son métier et à s’ouvrir à d’autres domaines parfois trop cloisonnés. Il y nourrira son désir de « militantisme » qui le stimulera dans l’exercice de ses responsabilités, avec la fierté que donne le sentiment d’appartenir à une communauté de travail si nécessaire à la collectivité. Le leader d’opinion, tout comme le public en général, trouvera dans ce premier numéro de l’Année des Professions Financières, mais surtout dans les suivants, l’illustration d’un secteur innovant, créateur de richesses au service de l’économie.
 
 
Nous en avons conscience : ce premier numéro est imparfait au regard de l’ambition qui est la nôtre, celle de « comprendre et de faire comprendre » les professions financières, et de « valoriser » les individus non seulement dans leur travail mais aussi dans la place qu’ils occupent pour le bon fonctionnement de notre société. Les articles réunis dans ce numéro sont avant tout descriptifs et quantitatifs. Mais ils illustrent déjà la largeur du spectre auquel la revue doit s’intéresser autour de trois thématiques : les professions financières et les régulateurs (territoire, cartographie, typologie...), les marchés et les divers activités financières et enfin l’actualité des professions financières.
 
 
A l’avenir, le parti est pris de nous inscrire dans l’actualité, sans écarter a priori les sujets polémiques, et en nous efforçant de donner aux lecteurs des éléments de référence sous forme notamment de cahiers statistiques régulièrement mis à jour, réalisés avec le soutien de la Banque de France.
 
 
L’Année des Professions Financières rencontrera, je l’espère, le succès que mérite une initiative conçue dans le seul souci de rapprocher les professions financières et de procurer à ceux qui y travaillent, encore davantage de fierté d’y appartenir.
 
 
Cette initiative n’aurait pas existé si elle n’avait pas été voulue et encouragée par de nombreux membres du Centre et par les institutions (associations et entreprises) qui soutiennent son action depuis près de 50 ans. Que tous en soient remerciés ici.
 
 
Je ne peux clore cette brève introduction sans remercier les animateurs de la Revue d’Economie Financière, les auteurs des articles de cette première livraison, les membres du comité de rédaction et du conseil d’orientation de « l’Année », qui ont adhéré d’emblée à ce vaste projet porté avec enthousiasme par le comité exécutif du Centre. J’invite enfin d’ores et déjà les lecteurs d’où qu’ils viennent à contribuer aux prochains numéros qui paraîtront en juin de chaque année. En effet, ce numéro 1 qui devrait plutôt porter le numéro « 0 » est en réalité un premier essai d’une formule qui gagnera à être améliorée grâce à vos suggestions et à vos contributions.