La BEI soutient les priorités de l’Europe en s’engageant pour une croissance durable

Le sommet Un Océan à Brest, le sommet Union européenne-Union africaine à Bruxelles ou encore la réunion ministérielle de l’Alliance européenne pour les batteries : les évènements sont nombreux auxquels la Banque européenne d’investissement a participé, rien qu’en février, dans le cadre de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne (PFUE).

En tant qu’institution de financement de l’Union européenne, dont les 27 Etats membres sont actionnaires, la BEI soutient des projets favorisant les priorités et les objectifs de l’Union, fixés par la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Union.  

À ce titre, il existe une réelle convergence entre l’activité de la BEI et l’agenda de la Présidence française. C’est tout particulièrement le cas dans les domaines du climat et de l’environnement, de la santé, de la compétitivité économique et de la coopération avec le continent africain.

La BEI a pour ambition de devenir la banque européenne du climat, dans la droite ligne de l’Accord de Paris et des objectifs de développement durable des Nations Unies.

La BEI compte réaliser cette ambition en contribuant à mobiliser 1 000 milliards d’euros d’investissements à l’appui de l’action en faveur du climat et de la durabilité environnementale au cours de la décennie cruciale 2021-2030 et en portant la part de ses financements verts à au moins 50 % d’ici 2025. En 2021, ce pourcentage s’est élevé à 43% pour le Groupe BEI, mais il est supérieur dans certains pays, comme en France, où plus des deux tiers du volume de prêts ont été consacrés au financement des énergies renouvelables, au verdissement de l’industrie, à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments, au développement des mobilités durables ou encore à la réduction des déchets plastiques.

Davantage encore que le volume des financements, nous sommes attentifs à leur caractère innovant. L’appui financier dont ont par exemple bénéficié la startup Carbios pour sa solution de recyclage à 100% des déchets plastiques ou le Groupe Avril pour ses recherches en matière de protéines végétales, en témoignent. Cette préoccupation s’explique par deux raisons : d’une part, l’innovation est une composante majeure de la réponse au défi climatique et d’autre part, ces projets innovants, parfois plus incertains et risqués, sont susceptibles de rencontrer des difficultés pour récolter des fonds auprès des acteurs bancaires traditionnels.

La préservation de la biodiversité est un autre domaine dans lequel nous souhaitons être plus présents. Cela rejoint là aussi un des axes forts de la PFUE et le sommet Un Océan de Brest a été l’occasion pour la BEI d’annoncer le doublement des financements pour la lutte contre la pollution plastique des océans, en collaboration avec plusieurs autres institutions européennes de financement du développement.

Rouage essentiel de la réponse européenne à la crise sanitaire, la BEI a significativement augmenté ses financements dans le domaine de la santé, en Europe et dans le monde.

Face à la pandémie, la BEI s’est tout d’abord mobilisée en accordant 100 millions d’euros de financements à BioNTech, dès juin 2020, pour financer les essais cliniques et la production de son vaccin en Europe. C’est d’ailleurs une entreprise que nous connaissions déjà pour avoir soutenu, via un prêt de 50 millions d’euros en décembre 2019, sa recherche contre le cancer, fondée sur la technologie ARN. La BEI a par la suite contribué financièrement à l’initiative COVAX (pour près d’un milliard d’euros), en vue d’accélérer la fabrication de vaccins et d’en assurer un accès juste et équitable, à l’échelle mondiale. S’y sont ajoutés des apports en capital à des organismes de santé africains, comme l’Institut Pasteur de Dakar, pour les aider à développer des capacités de production de vaccins contre la COVID-19 et d’autres maladies endémiques.

Au-delà de cet engagement en réaction à la crise, la BEI a fait de la santé un objectif à part entière. En France, par exemple, le montant des investissements en faveur des « medtech », ces technologies innovantes appliquées au monde médical, a fortement augmenté sur l’année 2021. Parmi les projets financés figure notamment le système de test PCR digital, destiné à limiter le taux de faux négatifs, mis au point par la société Stilla Technologies. La BEI a également financé plusieurs spécialistes de la robotique chirurgicale comme Robocath (robotique vasculaire) ou Quantum Surgical (traitement chirurgical du cancer du foie).

Cet effort en faveur du digital et de l’innovation vise à renforcer la compétitivité de l’économie et l’autonomie stratégique de l’Union européenne.

En 2021, l’innovation a représenté près d’un quart des financements du groupe BEI en France. Cela concerne de grandes entreprises, l’équipementier automobile Valeo ayant par exemple bénéficié d’un prêt pour ses dépenses de R&D dans la sécurité des véhicules, mais aussi des start-up, à l’instar de l’entreprise toulousaine Alteia, qui a développé, grâce aux financements de la BEI, une solution basée sur l’intelligence artificielle pour exploiter les images captées par drone et satellite. Pour atteindre les start-ups et les PME, cruciales en matière d’innovation, le groupe BEI s’appuie sur des intermédiaires financiers, comme Bpifrance, ainsi que sur les investissements en fonds propres ou garanties du Fonds européen d’investissement, la filiale de la BEI dédiée aux PME.

Au niveau européen, le groupe BEI va contribuer à hauteur de 500 millions d’euros à l’initiative Scale-up Europe, portée par la France, l’Allemagne et de nombreux autres Etats membres. Il s’agit d’accroître les capacités des fonds européens de capital-risque pour financer les dernières étapes de développement des start-ups européennes, via la création d’un fonds de fonds doté de 10 milliards d’euros. C’est une même logique de souveraineté qui a présidé à la constitution d’une Alliance européenne pour les batteries, dont les orientations stratégiques sont en partie financées par la BEI. On peut souligner par exemple le prêt de 350 millions d’euros accordé à Northvolt, en 2021, pour la construction de sa gigafactory en Suède. D’autres filières stratégiques, comme les semiconducteurs, pourront faire l’objet d’un soutien similaire, en cohérence avec l’impulsion donnée par les différentes institutions de l’Union.

Enfin, il est important de souligner que la BEI poursuit ces objectifs en investissant également hors de l’Union européenne, en particulier en Afrique.

Après y avoir déjà investi près de 26 milliards d’euros depuis 2012, la BEI a réaffirmé son engagement en faveur du continent africain lors du récent Sommet Union européenne-Union africaine, organisé dans le cadre de la PFUE. Les investissements de la BEI en Afrique, et hors de l’Union européenne en général, relèvent du nouvel instrument de voisinage, de coopération au développement et de coopération internationale et s’inscrivent pleinement, à cet égard, dans la mise en œuvre des objectifs de l’Union européenne.

En plus d’un nécessaire soutien à l’innovation, à l’entrepreneuriat et à l’égalité entre les sexes, ces investissements visent à répondre aux importants besoins de financement dans le domaine des infrastructures. La BEI contribuera ainsi à la mise en œuvre du plan d’investissement Global Gateway, présenté par la Commission en décembre 2021, considérant que des infrastructures durables et résilientes sont essentielles pour stimuler la croissance économique, tirer le meilleur parti de la révolution numérique et faire face au changement climatique.

En tant que banque européenne du climat, nous attachons une attention particulière à ce dernier aspect. Alors qu’elle contribue relativement peu aux émissions mondiales, l’Afrique compte parmi les régions qui pâtissent le plus des effets du changement climatique. Plus des deux tiers de notre activité en Afrique sont consacrés à l’action pour le climat et l’environnement, pour financer aussi bien des projets d’envergure comme la grande centrale d’énergie solaire de Ouarzazate, au Maroc, que des projets locaux, tels que l’installation de panneaux solaires sur le toit des écoles et des hôpitaux en Gambie.

Le dernier sommet Union européenne-Union Africaine a par ailleurs permis de rappeler la nécessité de mieux coordonner notre action avec les autres acteurs européens, au travers de la «  Team Europe », et d’approfondir notre collaboration avec les institutions financières africaines : je pense bien sûr à la Banque africaine de développement, mais aussi aux banques régionales de développement, comme la Banque Ouest Africaine de Développement.

La création, au début de l’année 2022, de EIB Global, une branche de la BEI regroupant l’ensemble de notre activité hors de l’UE, doit permettre de répondre à ces défis. En collaboration avec les autres acteurs bilatéraux et internationaux, EIB Global intervient au plus près des populations, des entreprises et des institutions locales en Afrique, de façon à amplifier l’impact de notre action. Cette perspective est conforme à la volonté, exprimée par la Commission et les Etats membres, d’un partenariat renouvelé avec le continent africain.

La BEI s’affirme ainsi comme un acteur global de la transition écologique et numérique, soucieux de promouvoir une croissance durable et inclusive.

Ambroise FAYOLLE, Vice-président de la BEI