Pour tenter de répondre à cette question, le 18ème numéro du magazine des Professions Financières et de l’Économie a réuni une palette d’auteurs qui permettront d’éclairer les réflexions tout d’abord par les définitions de la blockchain puis par les différents usages dans les métiers financiers.

Du côté de la définition, l’article de Convensys nous rappelle que « la blockchain est une technologie de registre numérique décentralisé qui garantit sous conditions la possession et le transfert de pair en pair d’actifs numériques de valeurs de manière irrévocable ». Il s’agit donc d’une base de données distribuée dont les informations envoyées par les utilisateurs sont vérifiées à intervalles réguliers et regroupés en blocs, formant une chaîne, l’ensemble étant sécurisé par cryptographie. Ce registre décentralisé agit alors comme un tiers de confiance.

En France, l’Ordonnance n° 2017-1674 du 8 décembre 2017 relative à l’utilisation d’un dispositif d’enregistrement électronique partagé pour la représentation et la transmission de titres financiers a légitimé cette définition et utilisation pour permettre à des titres non cotés d’être inscrits « dans un dispositif d’enregistrement électronique partagé au nom de leur propriétaire », alternative à une inscription en compte classique.
Au-delà de ce texte, la loi PACTE (articles 85 et 86) consacre une autre utilisation de la blockchain par la définition des conditions permettant l’offre au public de jetons et la définition des prestations de services sur actifs numériques.

Sur ce sujet, le compte-rendu de la conférence organisée par le Club des marchés financiers du CPF le 11 septembre, que vous lirez dans ce magazine, permet de cerner les usages nouveaux liés à ces crypto-actifs mais également le caractère innovant des réglementations françaises en la matière.

Les articles que vous lirez vous permettront de mesurer les impacts dans les différents métiers de la finance : banque de détail, assurance ou asset management mais également les métiers du postmarché.
A cet égard, l’utilisation de la blockchain par le nouveau dépositaire central ID2S qui intervient sur le marché des nouveaux instruments monétaires court terme (NEU CP – Negociable EUropean Commercial Paper) est assez éclairante.

La Commission Européenne a lancé, quant à elle, en janvier 2018, un observatoire et un forum consacrés à la blockchain auxquels les institutions et les citoyens Européens peuvent contribuer pour « accélérer l’innovation dans le domaine de la blockchain et le développement de l’écosystème
de la blockchain au sein de l’Union Européenne, contribuant ainsi à renforcer la position de l’Europe en tant que leader mondial de cette nouvelle technologie ».


La mission de cet observatoire et Forum, non limité au secteur financier, est ainsi de surveiller les initiatives de la blockchain en Europe, de produire une source de connaissances complète sur la blockchain, de créer un forum attractif et transparent pour le partage d’informations et d’opinions et de faire des recommandations pour
le rôle que l’UE pourrait jouer dans la blockchain.


Le monde académique est également à l’honneur dans ce magazine. Dans cette 18ème édition, nous continuons à inviter les chercheurs à nous tenir au courant de leurs travaux de recherche notamment au sein de la « chronique de la recherche ». Et les lecteurs de cette 18ème édition apprécieront également de lire les synthèses des mémoires nominés dans le cadre du concours.


Nous vous souhaitons une excellente lecture. 

Marie-Agnès NICOLET, Présidente de Regulation Partners, Présidente du Comité Magazine et du Comité d'orientation du Centre des Professions Financières

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