AVANT-PROPOS

 

 

Edmond ALPHANDÉRY, Ancien Président du Centre des professions financières

 

Aucune publication ne saurait prétendre rendre compte de l’activité des professions financières d’une manière exhaustive. Conscient de cette limite, je ne peux que me réjouir de l’excellent accueil qui a été réservé à la première édition de l’Année des Professions Financières (APF) lancée au printemps dernier. Nous entendions témoigner d’abord qu’au-delà de leur grande diversité, nos professions financières qui sont en perpétuelle évolution et au croisement de multiples disciplines, concourent grandement au bon fonctionnement de nos économies.

 

 

Voici donc la deuxième édition de l’APF. Elle élargit l’angle de vision ouvert en 2006 en traitant des hedge funds, des infrastructures de marché, du crédit à la consommation et de l’immobilier d’investissement. On y retrouve bien entendu des articles de fond sur certaines évolutions récentes dans les métiers de la banque et de l’assurance, comme de celui de l’investissement.

 

 

Comme en 2007, le comité de rédaction a souhaité par le choix des articles, porter un regard original et autorisé sur les évolutions qui affectent les professions financières bien au-delà des seules activités bancaires et financières classiques. C’est bien le foisonnement et la créativité de ces professions qui ressortent à la lecture des articles qui sont ainsi réunis. Le lecteur y trouvera la confirmation que la réalité des professions financières est bien loin des clichés que véhiculent certains commentaires peu scrupuleux, tandis que le connaisseur appréciera la mise en perspective de l’actualité par des spécialistes exigeants.

 

 

Cette année encore, nombre de domaines n’ont pu être abordés tant notre univers est vaste. Il en va ainsi des évolutions qui affectent certaines fonctions financières de l’État, des collectivités locales, ou des organismes sociaux (sécurité sociale, retraite par exemple), voire des entreprises. Je ne doute pas que l’équipe réunie autour de Denise Flouzat et Pierre-Henri Cassou ne manquera pas d’accueillir des contributions sur ces différents aspects dans les prochaines éditions...

 

 

Il est de la vocation du Centre des professions financières d’établir le plus grand nombre de passerelles entre toutes les disciplines et tous les secteurs de la sphère financière. La deuxième édition de l’APF entend aussi faire œuvre pédagogique, un objectif au cœur de la mission du Centre des professions financières. Il ne s’agit donc pas de s’adresser seulement à ses membres et aux entreprises qui les accueillent, mais aussi aux jeunes générations et à leurs formateurs et même au grand public.

 

 

Plutôt que de se lamenter sur la méconnaissance par nos concitoyens des mécanismes économiques et du monde de la finance, ne convient-il pas de faciliter l’accès d’un nombre croissant de personnes à une meilleure compréhension de l’économie et de la finance ? Les sondages récents le montrent : grande est l’attente du public dans ce domaine.

 

 

Au moment où le Centre s’apprête à commémorer son cinquantième anniversaire, je souhaite rappeler la constance avec laquelle il remplit son rôle en la matière. Rassemblant des professionnels d’horizons très différents, le Centre contribue, au travers de ses manifestations, à favoriser l’interdisciplinarité entre les professionnels eux-mêmes, et aussi au travers du Concours des mémoires de l’économie et de la finance (décernés pour la 23ème année en 2007), à susciter le goût chez les formateurs pour des domaines nouveaux et chez les étudiants à s’initier à des métiers innovants et très divers. Au demeurant, le Centre fort d’une indépendance reconnue n’hésite pas, quand il le juge pertinent, d’apporter sa contribution au débat public à l’occasion notamment de consultations lancées par les pouvoirs publics ou les autorités régulatrices.

 

 

Favoriser l’accès d’un large public à une meilleure connaissance de l’économie et de la finance est un enjeu majeur pour notre société. Il convient de saluer à cet égard les initiatives prises dans ce domaine, dont certaines ont vu le jour au cours de l’année 2006, qu’il s’agisse de l’action de l’Institut de l’entreprise depuis 1975, de la création du Conseil pour la diffusion de la culture économique (CODICE) à l’instigation du ministre de l’Économie et des finances, de l’Institut pour l’éducation financière du public (IEFP) par l’AMF, ou de la démarche lancée par le MEDEF au travers de sa commission du « Dialogue économique ». Ces démarches sont toutes bienvenues et le Centre, conformément à sa vocation, est soucieux de les voir prospérer et d’y apporter son soutien.

 

 

La diffusion de la culture économique, qui passe pour tout un chacun par le goût d’apprendre et de comprendre, est une condition de la croissance économique car elle contribue à favoriser l’esprit d’entreprise et la créativité. Aux leaders d’opinion, aux acteurs de l’économie et aux enseignants de s’approprier désormais cette ambition. Tel est le sens du projet lancé par le Centre qui invite tous ceux qui se sentent concernés à le rejoindre pour animer ensemble une Journée de l’économie et de la finance dont l’objet consiste à créer de manière décentralisée des événements contribuant au rapprochement de l’opinion avec le monde de l’économie et de la finance.

 

 

Cette initiative vise ainsi à mobiliser l’opinion publique sur une thématique aujourd’hui maltraitée et considérée à tort comme l’apanage de spécialistes. A l’heure où nos économies doivent plus que jamais faire le pari de l’intelligence, la contribution des professions financières au progrès de la culture économique dans notre pays nous apparaît comme une « ardente obligation ».

 

 

Car on peut estimer à un million de personnes le nombre de ceux qui travaillent dans les divers secteurs des professions financières, ce qui représente près de 5 % des emplois salariés. Ces professions participent notablement à la création d’emplois, à la croissance du PIB autant qu’à l’équilibre de notre balance des paiements.

 

 

Au nom du Centre, je remercie tous les auteurs réunis dans cet ouvrage pour la qualité de leurs analyses et le soutien qu’ils apportent au deuxième numéro de ce qui sera, je l’espère, une longue série. Je n’oublie pas non plus l’aide des services de la Banque de France pour l’élaboration du cahier statistique. Enfin, je rends hommage au travail du comité de rédaction et de l’équipe de la Revue d’économie financière, sans lesquels cette revue n’existerait pas.